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Samedi, 13 septembre 2014

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Dita Pumpkins (Avec Images Vevey)

Né en Suisse en 1969, Sébastien Kohler vient du monde de la musique. Autodidacte en matière de photographie comme de musique, il se passionne depuis quelques années pour les techniques photographiques anciennes.
Dans son studio lausannois, Sébastien Kohler réalise des clichés au collodion humide sur plaques de verre. Cette technique permettant d’obtenir une exceptionnelle finesse de grain a été inventée par l’Anglais Frederick Scott Archer et a connu une grande popularité jusque dans les années 1880. Kohler fait usage de cette technique pour présenter Dita PumpKins, figure féminine appartenant à une époque révolue. Mélange de fantasmes et de rêves, ce personnage illumine de son regard les clichés translucides truffés de références. Entre poésie, nostalgie et présence fantomatique, ces photographies s’inscrivent dans un work in progress qui plonge le spectateur dans une ambiance de fin de siècle.

Ne cherchez pas à savoir qui est Dita Pumpkins. Comme Verlaine, faites ce rêve étrange et pénétrant d’une femme qui n’est chaque fois ni tout-à-fait la même, ni tout-à-fait une autre. «Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l’ignore. Son nom, je me souviens qu’il est doux et sonore, comme ceux des aimés que la vie exila.»


Dita est un rêve, un fantasme, une créature de photons qui se révèle dans le sel d’argent de nos larmes. Elle est un spectre qui apparaît au regard du photographe lorsqu’elle le décide puis disparaît aussitôt. Comme la citrouille du conte elle prend la forme de nos désirs et nous emmène au bal de lucifer. Elle est une déesse païenne, un faucon maltais, une arlésienne. Immortelle parce qu’elle se cache dans les recoins de nos mémoires, égérie de notre douleur, muse de notre nostagie de ce qui n’a jamais été. Doux tourment.

Philippe Lipcare

Photos de l’exposition